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© Frantisek Zvardon / Tél. : +33 (0)6 42 61 37 79 / f.zvardon@icloud.com
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LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

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Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

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Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

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Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

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Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

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LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

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Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

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Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

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Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

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Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

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Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

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Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

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Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

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Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

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Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.

LE PAYSAGES DE L'ÂME 2009

 

Mille grâces soient rendues au photographe Frantisek Zvardon. Le bourlingueur qui connaît le monde, ses paysages et ses mirages, ses peuples et ses leurres, a évité tous les pièges de l’ethnologie de bazar (un « peuple authentique » et ses « coutumes particulières ») et du reportage tartuffe (inventer une réalité que l’on croit attendue du public, ce que l’on appelle aujourd’hui le story telling, ce poison qui tuera la presse plus sûrement que l’Internet). Les Alsaciens qu’il a photographiés existent pour de vrai ainsi costumés, ils portent ces parures en public (certes pas tous les jours !), mais ce ne sont pas pour autant des comédiens, ils habitent pleinement leurs habits et surtout ils assument un regard libre et lucide sur la société alsacienne. Frantisek, avec beaucoup d’intelligence et un grand respect, a compris cette démarche. Son immense talent et son cœur ont fait le reste. À la manière d’un Vermeer et des grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique qui dans leurs portraits faisaient surgir les paysages de l’âme, dans la foulée d’un Edward Curtis qui photographiait il y a un siècle les Indiens d’Amérique pour, à travers leurs costumes et leurs coutumes, retenir les derniers éclats d’une lumière intérieure avant leur impitoyable élimination de la surface de la Terre, Frantisek dépasse les conventions habituelles du documentaire photographique et nous conduit, au-delà de toute raison, dans les territoires intérieurs de l’homme plutôt que dans les grandes interrogations collectives. Il ne nous raconte pas une « authentique Alsace d’avant », encore moins je ne sais quel « âge d’or », et surtout pas le mythe d’un « peuple homogène et pur » en butte à de menaçants « envahisseurs ». Ces « Alsaciens » ne sont pas des survivants – d’Letschte ! ah, le trouble frisson de ceux qui croient être les « derniers », traînant derrière eux malheur et revendications. Loin des suspectes fabriques de patrimoine régional, Frantisek nous présente en toute simplicité des individus d’aujourd’hui dont la seule particularité est d’être vêtus de costumes qui ont, à un moment donné, souvent il y a bien longtemps, été portés par des hommes et des femmes ayant vécu sur ce petit territoire chahuté par l’histoire que l’on nomme Alsace. Mais l’extraordinaire de son travail est que chacun de ses sujets, sorti de son groupe et dans l’immobilité concentrée d’une posture personnelle, exprime à lui seul la totalité d’un peuple. L’Alsace – et c’est miracle, et c’est bonheur – est tout entière dans chaque visage, dans chaque attitude, dans chaque parure. Semblable au geste solitaire, immodeste et souverain d’un artiste et d’un poète, la pose prise par les membres des groupes folkloriques photographiés dans la camera oscura de Frantisek Zvardon atteint à l’universalité, et pour cette raison elle nous rend plus humains.

Edward S.Curtis est l’auteur d’une somme en vingt volumes, The North American Indian, 4000 pages, 2500 photos, publiée entre 1907 et 1930, la plus émouvante encyclopédie ethnologique jamais publiée. Pour comprendre sa personnalité et le sens de sa démarche – à certains égards proches de celles de Frantisek Zvardon ! –, on lira avec profit les travaux d’une jeune universitaire de Bordeaux, Mathilde Arrivé, dont les études pénétrantes et sensibles (à voir notamment sur le site Internet Graat on-line, mai 2009) ont éclairé la rédaction de ce texte.

Bernard Reumaux

 

Livre édité en 2009 par les Éditions Nuée Bleue, à 6000 exemplaires, format 29 x 37 cm, 160 pages.